Aller au contenu principal

SOPK - Qu’est-ce que c’est et comment y répondre

Français
SOPK - Qu’est-ce que c’est et comment y répondre

Dr. Anne Hussain, ND

http://www.annehussain.com




PCOS What Is PCOS?

Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) porte un nom trompeur car il n’implique pas toujours de kystes dans les ovaires. Vous vous demandez donc probablement pour quelle raison on lui a donné ce nom et de quoi il s’agit exactement.

On parle de syndrome des ovaires polykystiques car sur les imageries médicales beaucoup de femmes présentaient de nombreuses (poly) follicules (kystiques – pas vraiment des kystes mais c’est ce qui a été posé) dans leurs ovaires. En ce qui concerne la deuxième partie de la question posée plus haut, les choses sont un peu plus complexes, mais pour simplifier, le SOPK est une pathologie caractérisée par une dysfonction métabolique et ovarienne. Peut-être devrait-on parler de syndrome ovarien et métabolique relativement courant (SOMRC).

Que se passe-t-il lorsqu’on a un SOPK ?

Beaucoup de choses peuvent se produire en cas de SOPK et les réponses ne sont pas totalement claires. Il est certain que les facteurs sont multiples avec une composante génétique et qu’une chose peut déclencher une série d’événements qui interagissent ensemble. Un peu comme dans le cas d’une révolte, n’est-ce pas ?

PCOS

Voici un résumé des problèmes que l’on peut observer en cas de SOPK :

  • irrégularité des règles ;
  • anovulation (absence d’ovulation et infertilité) ;
  • follicules multiples dans les ovaires (c’est de là que provient le diagnostic !) ;
  • symptômes d’un taux d’androgènes élevé : peau grasse, acné, perte de cheveux, pilosité indésirable à tous les endroits du corps ;
  • résistance à l’insuline ;
  • ratio élevé de l’hormone lutéinisante (LH) par rapport à l’hormone folliculostimulante (FSH) ;
  • légère inflammation ;
  • obésité ou difficulté à perdre du poids ;
  • dysfonction thyroïdienne ;
  • stéatose hépatique non alcoolique ;
  • carence en vitamine D ; et
  • dysfonction surrénale.

Comme cela a été mentionné précédemment, tous ces problèmes sont liés et peuvent agir comme des déclencheurs, les uns entre les autres. Il y a également une potentielle composante génétique ; les personnes avec des antécédents familiaux de SOPK, de diabète de type 2, de stéatose hépatique non alcoolique ou de troubles thyroïdiens présentent un risque plus élevé de développer un SOPK. Et les personnes atteintes du SOPK présentent un risque plus élevé de développer un diabète de type 2, un syndrome métabolique et des problèmes de la thyroïde[1][2][3].

Comment diagnostique-t-on un SOPK ?

Le SOPK est en fait assez courant chez les femmes en âge de procréer. En 2015, 5–10 % des femmes âgées de 18 à 40 ans ont été affectées par un SOPK.[3] Il ne serait pas étonnant que ces chiffres soient actuellement en augmentation, en raison de la prévalence plus élevée de modes de vie sédentaires et stressants, mais aussi à cause des perturbateurs endocriniens que l’on trouve dans les produits d’hygiène et dans l’alimentation.

Les critères de diagnostic peuvent varier mais les symptômes permettent d’indiquer assez clairement si une personne a un SOPK ou non[2][3][4]. En plus de cela, les imageries médicales et les analyses sanguines peuvent confirmer ce diagnostic après que d’autres diagnostics potentiels aient été éliminés. Il est très important de réaliser un examen complet avec des tests fonctionnels car cela permettra non seulement d’aider à gérer les symptômes mais également d’aller au fond des choses ; de cette façon, le risque de développer des problèmes ultérieurs sera plus faible et pourrait même être éliminé !

Voici quelques tests utiles afin d’évaluer la situation dans son ensemble :

  • des tests complets en laboratoire pour vérifier les hormones sexuelles, la glycémie, l’insuline, la fonction hépatique, les marqueurs inflammatoires, la fonction surrénalienne, les niveaux de vitamine D et de cholestérol, la fonction thyroïdienne (anticorps inclus) et d’autres paramètres standard ;
  • examen et échographie de la région pelvienne ; et
  • test urinaire et bilan hormonal salivaire.
Quelles sont mes options de traitement ?

Les traitements pour le SOPK varient en fonction de la symptomatologie, des objectifs en matière de reproduction (si vous essayez de concevoir ou non) et d’autres facteurs existants dans votre vie / santé. Quels que soient les traitements ou les programmes alimentaires et de supplémentation envisagés, assurez-vous de parler de la durée du traitement, des effets secondaires et des alternatives avec votre médecin traitant.


PCOS

Traitement conventionnel

On utilise généralement de la metformine (un traitement pour le diabète) pour traiter le SOPK, avec de bons résultats car c’est un bon traitement pour la résistance à l’insuline. Cela aide à réguler les cycles menstruels et à augmenter les taux de grossesse car un meilleur contrôle de la glycémie permet à l’ovulation de se produire.

Pour induire une ovulation, du clomifène, du létrozole et des gonadotrophines peuvent être utilisés, surtout dans les cas où une conception est souhaitée[5]. Quelques autres traitements sont utilisés dans ces cas.

Des contraceptifs oraux sont souvent utilisés pour réguler les règles et aider à faire diminuer l’acné, et une pilosité excessive. Néanmoins, cette approche est généralement une solution superficielle car elle ne s’attaque pas aux dysfonctionnements hormonaux sous-jacents qui se manifestent dans le corps.

Des anti-androgènes comme de la spironolactone peuvent également être utilisés, surtout en cas d’hirsutisme, de niveaux lipidiques élevés et d’acné.

Le forage ovarien laparoscopique, une nouvelle procédure chirurgicale pour éliminer le tissu producteur d’androgènes, est une nouvelle intervention apparemment efficace ; cependant, il existe d’autres traitements naturopathiques moins invasifs et très efficaces[5].

Les traitements naturopathiques
Un traitement naturopathique tiendra non seulement compte de vos tests de diagnostic et de vos antécédents médicaux, mais également de votre alimentation et de votre mode de vie. Comme toujours, posez des questions à votre médecin naturopathe au sujet de votre programme de traitement.

L’alimentation et le mode de vie

  • Évitez les aliments qui vont faire monter votre glycémie et vos niveaux d’insuline. Faites une croix sur les sucres raffinés et les glucides simples. Optez pour une abondance de légumes, de fruits colorés, de protéines maigres, de graisses saines, une quantité adéquate de fibres et d’amidon résistant. Agrémentez vos céréales complètes avec un peu protéines et de graisses pour essayer d’équilibrer votre glycémie.
  • Mangez beaucoup de fibres pour maintenir un bon équilibre, aider vos taux de cholestérol à se réguler et éliminer les métabolites dus à la production excessive d’hormones. Cela inclut des fruits, des légumes, des noix, des graines et des céréales complètes.
  • Augmentez votre consommation d’aliments anti-inflammatoires riches en antioxydants – c.à.d. beaucoup d’aliments colorés d’origine végétale incluant des herbes et des épices comme le curcuma, le gingembre et la cannelle. Il est également important d’éliminer les aliments inflammatoires mentionnés précédemment comme le sucre raffiné, les produits laitiers et d’autres aliments qui aggravent votre état. En cas de maladies auto-immunes, le gluten pourrait également être un aliment à éviter.
  • Envisagez de réduire votre consommation de café (surtout si vous en buvez plus d’une tasse par jour !), surtout si vos glandes surrénales ont besoin d’assistance ou si vous avez une stéatose hépatique. Remplacez le café par de l’eau infusée avec des fruits ou une tisane de menthe verte, par exemple.
  • Faites régulièrement de l’exercice pour améliorer votre santé. Les exercices de lever de poids aident à améliorer la glycémie et la distribution des graisses dans le corps, ce qui permet de réduire les inflammations. Il est mieux d’en faire deux minutes que zéro – tout type de mouvement vous sera bénéfique.
  • Évitez autant que possible les perturbateurs endocriniens dans les produits d’hygiène, d’entretien et d’autres produits. Cela inclut les phtalates, les parabènes et le triclosan que l’on trouve dans un bon nombre de crème solaires, de produits nettoyants, de maquillages et de désinfectants pour les mains.
  • Perdez du poids si vous êtes en surpoids ou que vous avez pris du poids pendant la période où votre SOPK a été diagnostiqué. Les bienfaits d’une perte de poids sont nombreux et incluent une amélioration de la sensibilité à l’insuline, une réduction des inflammations et de la graisse autour du foie. Un régime pauvre en glucides a montré son efficacité dans cette situation.
  • Il est essentiel de se reposer et de dormir suffisamment pour rééquilibrer ses hormones et faire baisser les inflammations. En plus, il est plus facile de contrôler son appétit et de refaire le plein d’énergie après une bonne nuit de sommeil. C’est donc un point important pour vous aider à prendre les bonnes décisions pour votre santé. Si vous avez des problèmes de sommeil, il va falloir y remédier !
  • Le stress non géré peut semer la panique dans votre corps et cela inclut des variations hormonales, un mauvais sommeil, un manque de motivation, des pics de glycémie et un dérèglement de l’appétit, alors prenez soin de vous !

Suppléments et herbes à envisager De la même façon que pour les traitements conventionnels, les supplémentations doivent être choisies en fonction de votre cas individuel et nécessitent l’expertise d’un professionnel de santé. Les interventions fréquemment utilisées pour le SOPK incluent :

  • Optimisation de B12, fer et vitamine D ;
  • Soutien de la thyroïde avec sélénométhionine, ashwagandha, zinc et L tyrosine ;
  • Inositol pour remédier à l’insulinorésistance, l’anovulation, des ovules de mauvaise qualité et des niveaux d’androgènes élevés ;
  • N Acétylcystéine (NAC) pour remédier aux inflammations, protéger le récepteur de l’insuline et améliorer l’ovulation et la fertilité, surtout en combinaison avec du clomifène[6] ;
  • La berbérine peut aider à contrôler la glycémie, le cholestérol et la SHNA ;
  • Soutien surrénalien avec des vitamines B et C, du magnésium, de l’ashwagandha, du cordyceps et du gotu kola ;
  • Du thé à la menthe verte pour une pilosité excessive ;
  • Des plantes anti-androgènes comme de la racine d’ortie et du palmier scie ;
  • Des composés et des herbes qui aident à équilibrer les ratios d’œstrogènes et de progestérone comme du DIM, de l’I3C, de l’actée à grappes noires et du gattilier ; et
  • Des composés anti-inflammatoires comme la curcumine et le resvératrol.
PCOS
Conclusion

Le SOPK est une pathologie multifactorielle et complexe, et les traitements utilisés pour y remédier devraient cibler des aspects variés de votre vie et de votre santé. Il existe de nombreuses options de traitements qui peuvent être utilisées en fonction de votre symptomatologie, de vos antécédents médicaux, de vos tests et de vos antécédents familiaux. Les changements dans l’alimentation et le mode de vie peuvent produire des effets non-négligeables et réduire le risque de maladies ultérieures. Il est important d’aborder tous ces aspects avec votre médecin, afin de bénéficier de soins complets et spécifiques à votre situation, et afin de retrouver et de maintenir une bonne santé.