La sinusite - Approches intégratives

Vue d’ensemble

La sinusite se définit comme l’inflammation des sinus. Ceux-ci sont un ensemble d’orifices ou de cavités dans les os du crâne. Les plus grands sont les sinus maxillaires, situés près des pommettes, dont on se plaint généralement quand on ressent une douleur faciale. Les autres sinus comprennent les sinus frontaux, ethmoïdaux, et sphénoïdaux (1). Les inflammations et les gonflements touchent souvent plusieurs sinus ensemble, et l’inflammation des plus petits peut provoquer une congestion et des problèmes respiratoires. Les sinus étant tapissés de tissus mous et d’une fine couche de mucus, l’inflammation entraine rapidement une sensation d’obstruction. Il existe plusieurs types d’affections des sinus, provoquant des symptômes irritants et parfois débilitants.

Le médecin dispose de plusieurs moyens pour établir son diagnostic. Il peut obtenir beaucoup d’informations en posant simplement des questions sur les antécédents de l’affection. Il peut demander par exemple : « Quelqu’un de votre entourage éprouve-t-il les mêmes symptômes ? ». Une réponse positive indiquera une possible cause infectieuse, telle que bactérie ou virus. Ces micro-organismes peuvent infecter la cavité sinusale et provoquer une inflammation qui entrainera, de façon aiguë, une augmentation de la production de mucus, une congestion, et peut-être des maux de tête. Si l’infection persiste, elle peut devenir une affection chronique. Il arrive même que l’inflammation se poursuive alors que l’infection a disparu. Votre médecin pourra aussi réaliser des examens physiques. L’auscultation interne du nez avec une lampe est particulièrement importante pour vérifier si les structures normales sont visibles et paraissent saines. Le médecin peut observer si le fait d’appuyer sur les sinus provoque une douleur ou une gêne (augmentant ainsi la probabilité d'un diagnostic de sinusite). Il pourra aussi réaliser un test appelé transillumination, au cours duquel les lumières extérieures sont tamisées tandis qu’un faisceau lumineux est dirigé directement sur les sinus. S’ils sont propres, la lumière les traversera sans rencontrer d’obstacle, ce qui ne sera pas le cas s’ils sont obstrués. Des examens par imagerie médicale (scanner, radio ou IRM) pourront enfin être utilisés. Ces méthodes devraient permettre de détecter tout problème osseux concernant les sinus, ou aider à confirmer un diagnostic de sinusite chronique.

Si une sinusite est diagnostiquée, le traitement conventionnel pourra varier suivant ce qui l’a provoquée. L’une des causes possibles, que nous n’avons pas encore évoquée, est une déviation de la cloison nasale. Il s’agit d’un déplacement physique dans l’anatomie interne du nez, qui affecte une large part de la population à des degrés divers. Dans les cas les plus simples, les symptômes peuvent être traités avec des médicaments. Deux types sont utilisés très couramment : les décongestionnants et les antihistaminiques. Les décongestionnants agissent en accentuant les effets de l’adrénaline ou en augmentant l’activité adrénergique (2), ce qui entraine une constriction des vaisseaux sanguins dans le nez et les sinus permettant de réduire l’inflammation et la quantité de mucus dans ces zones. L’effet recherché concernant le nez et les sinus, beaucoup de décongestionnants sont vendus sous forme de spray. Les antihistaminiques constituent l’autre catégorie de médicaments couramment utilisés, dont le principe est d’inhiber l’action de l’histamine, permettant de soulager certains symptômes. L'histamine augmente normalement la fluidité des sécrétions provenant des capillaires, ce qui accentue l’écoulement nasal et la congestion des sinus. Les antihistaminiques bloquent ce processus. Pour cette raison, ils peuvent être très utiles dans les cas de sinusites d’origine allergique.

Les polypes nasaux sont une autre cause de sinusite. Il s’agit de petites excroissances qui se développent dans la cavité nasale suite à une infection, à des allergies ou à de l’asthme. Les polypes nasaux peuvent être traités avec certains médicaments comme les corticostéroïdes, qui permettent de les réduire, mais si la cause n’est pas traitée convenablement, il est fréquent qu’ils réapparaissent. Les décongestionnants et les antihistaminiques peuvent aussi être utilisés pour soulager les symptômes. Une intervention chirurgicale peut toutefois être recommandée si la situation s’aggrave. La chirurgie est généralement réservée aux cas les plus sérieux, ou si les autres traitements n’apportent pas de soulagement. Elle est également parfois recommandée pour corriger une déviation de la cloison nasale, mais n’aboutit pas toujours à la disparition des symptômes, et n’est donc pas toujours couronnée de succès. Pour cette raison, il est particulièrement important de tenter de réduire l’inflammation par d’autres moyens, et de contrôler tous les autres facteurs de risque. Chez les adultes, l’un des facteurs déterminants les plus fréquents est le fait de fumer. La cigarette, en endommageant les poils, ou cils, qui tapissent la surface des sinus, empêche une circulation correcte du mucus. Fumer peut également provoquer un gonflement des sinus par l’irritation directe des membranes.

Il existe de nombreuses et excellentes approches naturopathiques de la sinusite. Quelques-unes concernent des cas spécifiques, tandis que d’autres sont efficaces pour soulager les symptômes, quelle qu’en soit la cause sous-jacente. Les traitements naturopathiques incluent notamment les thérapies physiques, l’acupuncture, les interventions sur l’alimentation et le mode de vie, la phytothérapie et les compléments nutritionnels. En ce qui concerne le mode de vie, il convient de rechercher s’il existe des facteurs spécifiques déclenchant la sinusite. Si votre chambre à coucher, par exemple, est particulièrement poussiéreuse, et que votre sinusite empire la nuit, il peut être judicieux de faire un bon ménage (ou de supprimer tous les tapis de la pièce, puisqu’ils retiennent énormément de saleté et de poussière). Le traitement naturel le plus classique pour la sinusite est le « pot neti », un petit instrument qui permet l’irrigation des sinus. Il est recommandé d’utiliser de l’eau tiède légèrement salée, avec ajout éventuel d’un extrait végétal tel que l’hydraste du Canada. Le pot neti permet d’éliminer les dépôts secs des voies nasales et, selon la formule utilisée, peut avoir des effets anti-inflammatoires directs. La méthode consiste à verser la solution dans une narine, et à la laisser sortir par l’autre par simple gravité.

Un excellent complément à prendre en considération comme alternative aux médications conventionnelles est la vitamine C. La vitamine C a des effets antihistaminiques et anti-inflammatoires, ainsi que des propriétés de stimulation immunitaire, ce qui signifie qu’elle peut être utilisée pour des sinusites d’origines diverses. Elle est souvent associée à la quercétine, un bioflavonoïde (pigment végétal) présent dans les fruits et légumes. Pris comme complément à la dose appropriée, la quercétine agit comme antihistaminique et anti-inflammatoire naturel, particulièrement efficace contre les sinusites allergiques. Un autre complément important est la broméline, une enzyme digestive présente dans l’ananas. La broméline a des propriétés anti-inflammatoires, et agit également en décomposant le mucus, favorisant son excrétion. Si la sinusite est la conséquence d’une mauvaise immunité ou d’une infection, un activateur immunitaire peut être envisagé. Le zinc, par exemple, est un minéral nécessaire à une bonne activité immunitaire et peut être absorbé oralement sans risques, à faible dose et pour une durée limitée.

Certaines des options naturopathiques que nous avons mentionnées peuvent avoir d’excellents résultats. L’acupuncture repose sur l’utilisation d’aiguilles très fines insérées à des points déterminés du corps. Pour traiter la sinusite, il existe des points spécifiques sur le visage permettant de soulager directement la douleur, de réduire l’inflammation et de favoriser l’évacuation du mucus. Un traitement par acupuncture nécessite en général des séances répétées, ce qui signifie qu’elle peut être plus utile dans les cas de sinusite chronique que pour les cas aigus. En matière de phytothérapie, certaines plantes, absorbées oralement sous forme de teinture (extrait alcoolique végétal), peuvent aider à fluidifier le mucus. Il est également possible d’utiliser les plantes en inhalation ou en aromathérapie, procédés qui peuvent se révéler très apaisants pour les voies respiratoires. Des plantes au fort pouvoir antimicrobien, comme l’origan, peuvent être utilisées en pulvérisations nasales pour exercer une action directe très puissante, mais pouvant provoquer effets secondaires tels que piqures ou brûlures.

D’un point de vue alimentaire, certains déclencheurs peuvent accentuer l’inflammation ou la production de mucus. Il est généralement conseillé d’essayer un régime par élimination, dans lequel de nombreux déclencheurs sont supprimés de l’alimentation pendant une certaine période (souvent 2 ou 3 semaines) avant d’être réintroduits. Au cours de la phase de réintroduction, les symptômes sont attentivement observés, à la recherche d’un aliment qui provoquerait une réaction négative marquée. Les laitages sont l’un des groupes alimentaires les plus problématiques (3). La consommation de lait, notamment, a été associée à l’augmentation de la production de mucus respiratoire et des symptômes asthmatiques. Un sous-groupe de la population semble trouver grâce au régime par élimination des produits laitiers un soulagement de nombreux symptômes.

Ce qu’il faut retenir est qu’en cas de sinusite, la consultation d’un professionnel de santé ou d’un médecin naturopathe est profitable et permet une évaluation approfondie. Nous avons abordé plusieurs causes courantes de sinusite, chacune pouvant présenter des caractères spécifiques. Chez certains, la sinusite est provoquée par une déviation de la cloison nasale, chez d’autres elle est due à une infection chronique. Les soins conventionnels sont de plusieurs sortes, mais reposent largement sur la prescription de décongestionnants et d’antihistaminiques comme traitement de base. En cas d’insuccès, des traitements plus forts, tels que des corticostéroïdes ou une intervention chirurgicale, peuvent être prescrits. L’approche naturopathique comprend des recommandations alimentaires et de mode de vie, telles que l’élimination des laitages et l’utilisation d’un pot neti. Nous avons également évoqué plusieurs compléments potentiellement utiles comme la vitamine C, la quercétine, la broméline et le zinc, aux propriétés anti-inflammatoires, antihistaminiques et de stimulation immunitaire. Nous vous conseillons d’examiner soigneusement les différentes options et de peser le pour et le contre de chacune avant de commencer une nouvelle thérapie. Il existe heureusement tant de solutions disponibles que vous trouverez probablement celle qui soulagera efficacement et durablement vos symptômes.